L’intérieur des terres

Nous avons le droit de savourer ces petits riens qui font notre quotidien. Personne d’autre ne les revendique et pour cause. Ils n’ont pas grand chose de remarquable à part leur existence et du même coup la nôtre. Mais ils prennent sans en avoir l’air de la place. Nous étions en fin d’hiver. Mariano avait ses allumettes, un peu d’eau et je tenais, très maladroitement, la palette de couleurs. Nous avions tout le temps pour nous. J’entendais Armand Robin et Xavier Grall retenir leur souffle. L’intérieur des terres. Là où nous nous attendons le moins à le trouver, nous le rencontrons avant qu’il ne se perde à nouveau. Rien ou si peu n’a de sens dans le temps. C’est sa façon à lui de nous conduire et de se conduire. Sous nos yeux.

 

Format : 12 x 17
Nombre de pages : 64 pages
ISBN : 978-2-84418-157-2

Année de parution : 2008

13,00 

Catégorie :

Si tout a déjà eu lieu de Locuon à Canihuel cet intérieur des terres pareil de Langoëlan à Saint Nicolas du Pelem si tout a déjà eu lieu alors
il faut secouer la vie

Quand tu n’es pas plus haut que ça fixé sur les photos noir et blanc ou couleurs digitales du temps et quand tu te
reconnais en famille parmi les prés fauchés de frais dessins de terre et d’eau ma mère nous explique quelque chose du pollen des regards et d’héritages anciens

Imagines-tu l’infinie patience de ceux
qui n’ont rien toute l’hospitalité du
monde à table lorsqu’au delà l’heure la lampe efface le dénuement les bancs d’oiseaux aux yeux immenses d’avoir vu

Ce qu’ils sont désarmés dérisoires objets de l’histoire condition paraît-il
millénaire si brève carte de séjour alors le quart de chaque signe au nom de quel jugement et qui ne fait semblant cause le pardon

Imagines-tu même les femmes
exorcisant l’esprit dans le noir les gosses issus des lèvres sages fécondes à l’intérieur l’amour doit être cette odeur d’ajoncs

plus loin les maisons se pressent un peu penchées de peur de perdre l’équilibre peut-être de se parler trop les dos voutés les vieux ferment les voyages des yeux l’eau mise à bouillir les femmes essuient leurs douleurs la chaise à la fenêtre en regardant d’aussi près qu’elle peuvent le vide qui occupe toute la rue
Si tu soulèves la pierre

Pierres après pierres coulées profondes peut-être mais obstinées à l’expérience
des murs pierres enfin jaillir

Arrondies entre les paumes à prendre le chaud quelque promesse les deux seaux remontés la rivière typographe des collines les herbes se referment tu lis
le fantastique sous les regards tu entends les plaintes possibles s’apprivoiser l’occupation cette vie ralentie tout le silence s’attendant au pire