Leçon première
Du Mariage
D. – Qu’est-ce que le Mariage ?
R. – C’est un grand Sacrement, institué par Notre-Seigneur Jésus-Christ, et établi dans son Église pour la consommation des Élus.
D. – Pourquoi dites-vous que le Mariage est un grand Sacrement ?
R. – Je le dis d’après l’Apôtre Saint Paul, qui nous fait entendre que l’union de l’homme et de la femme représente l’union de Jésus-Christ avec son Église.
D. – Que s’est proposé l’Apôtre, en nous donnant cette idée du Mariage, élevé à la dignité de Sacrement ?
R. – Il a prétendu en inspirer beaucoup de respect à tous les Fidèles, et particulièrement aux personnes qui y sont engagées.
D. – Quelle est la manière de témoigner ce respect ?
R. – Les époux doivent : 1°. Conserver avec honneur le vase de leurs corps ; 2°. Ils doivent éviter avec un soin particulier tout ce qui pourrait souiller le lit nuptial ; 3°. Ils doivent parler, avec beaucoup de retenue et de modestie, de tout ce qui regarde leur état.
D. – Quel est le premier devoir des personnes nouvellement mariées ?
R. – C’est de s’instruire (si elles ne le sont pas encore) des fins propres et particulières de l’état qu’elles ont embrassé.
Leçon II
Des principales Fins de l’état du Mariage
D. – Quelles sont les principales fins de l’état du Mariage ?
R. – La première, est de donner des citoyens à l’État, des enfants à l’Église, des habitants au Ciel. La seconde, est de procurer un remède à la concupiscence des conjoints. La troisième, est de fournir des secours mutuels et réciproques, que chacun des époux ne pourrait se flatter de trouver en demeurant dans le célibat.
D. – Suffit-il de savoir par mémoire ces différentes fins de l’état du Mariage ?
R. – Non, il faut remplir exactement les devoirs qui y sont relatifs.
D. – Expliquez-nous ces devoirs.
R. – Le premier, et le plus important, c’est la génération des enfants.
D. – Que doivent faire les époux pour le remplir chrétiennement ?
R. – 1°. Ils doivent se souvenir des droits réciproques qu’ils se sont donnés l’un à l’autre en se mariant : c’est-à-dire, que la femme a mis son Corps dans la puissance du mari, et le mari le sien dans la puissance de sa femme selon que l’Apôtre s’en explique.
2°. Il faut qu’ils se rendent mutuellement le devoir conjugal, à la première réquisition qui en est faite de part ou d’autre, soit de vive voix, soit par des signes qui expriment suffisamment les désirs et le besoin, tels que peuvent être les recherches accompagnées de caresses de la part des femmes, auxquelles la pudeur et la modestie, qui leur sont plus naturelles, ne permettent guères [sic] de s’exprimer autrement, et qui, sans ce moyen, se trouveraient privées du remède à leur concupiscence, et exposées au péril de l’incontinence.
3°. Il faut que, dans l’action même du Mariage, les conjoints soient animés du désir d’engendrer ; qu’ils fassent ce qui dépend d’eux pour y réussir ; qu’ils surmontent, autant qu’il leur est possible, les difficultés qui peuvent se rencontrer ; qu’ils supportent patiemment les peines et les douleurs qu’ils peuvent alors éprouver ; qu’ils se rappellent que ces tribulations de la chair leur sont annoncées par l’Apôtre.
4°. Il faut enfin qu’ils évitent tout ce qui pourrait les empêcher de parvenir à cette première fin de l’état du Mariage.