Pour Antoine de Matharel
Nudité du silence
Sur le tapis de campanules
La brise affleure et passe
Les yeux s’émerveillent d’un rien
Souffle inimaginable
Du fin secret de la lumière
Anges et voix s’envolent
Beauté des vergers éveillés
Au cœur de cette terre
Quelques mots te seront donnés.
Vallon enfoui
Et mousse des souvenirs
À l’ombre du hêtre
On s’était arrêté là
Un été avant l’orage.
Chemin de désir
Tu vas tu viens et tu vois
Quand l’aube décèle
La juste parole
Dans les gerbes de silence
Et la chair des mots.
Chemin frais encore
Ce matin de giroflées
Où l’oiseau grisolle
Heures qui sont les premières
De ce temps que tu égrènes.
Blessures absences
Que de pauvres apparences
Livrent les saisons
Mais le secret de leur cœur
Comme tu le sais si beau !
Et quand l’inouï te gagne
Ici tu pressens
Ce qui ressemble à des arbres
Paraissant marcher.
Oiseau gardant les yeux ouverts
Tu vas si difficilement
Dans l’intrigue des jours des nuits
Par la forêt ses châtaigniers
Et les chuchotements de l’ombre
Parmi les landes et bruyères
La vaine terre les clairières
Des parcelles de vie.