Haute Bigorre
Les grands sapins
Ont leurs épaules lourdes
Il neige
Torrent hurlant
Sous le pont
Trop plein d’avril
Voile de nuages
Percé par le soleil
Le marcheur regonflé
Pin parasol
Sur un chaos
Bonzaï dans l’immensité
La neige fraîche
Sur les rochers moussus
Crème de pâtisserie
Gros flocons
Sur les bourgeons d’avril
Champs de coton
Pas de fardeau
Sur les épaules
Simplement le poids de la neige
Flocon au bout du doigt
Un monde à découvrir
Au sein des cristaux
Bras en croix
Sur cette litière blanche
Le corps s’allège
Regard brouillé
La neige tombe
Sur mes cils
Soudain dans la neige
Les feuilles d’automne
Changent de saison
Rompue
Par le torrent
La loi du silence
Froissement d’ailes
Au-dessus de nos têtes
Le téléphérique
Derrière les nuages
Un soleil blanc
Comme la lune
Ciel sans faille
Les cailloux du sentier
Commencent à briller
Monde blanc
Aux marches du sentier
L’entrée du paradis
Ombre chinoise
Dans la neige qui brille
La cloche de la chapelle
Horizon blanc
piqué de sapins noirs
Loin le refuge ?
Haut Couserans
Si colorés dans le torrent
Si fades sur la berge
Les cailloux du torrent
Méditant
à flanc de montagne
Deux chevaux noirs
Partout
Le grand calme
Et la paix des étangs
évaluer les distances
Au bêlement
Des troupeaux d’estive
Belle cascade vue de loin
Arrivé à ses pieds
Uniquement son fracas
Si fort le bruit du torrent
Si affaibli
Quand le sentier s’écarte
Bénédiction des buis
Après les prairies de fauche
Troménie des montagnes
Ils découvrent un univers
Tous ces enfants
Au sein d’une fourmilière
Dans l’impatience
Des plats chauds
Le froid qui nous saisit
Dissipé le brouillard
Le sommet attaqué
Dans l’haleine fraîche du matin
Faisan des neiges
Claquant des ailes
Tu effarouches la petite gentiane