Partout des pâquerettes
Là où l’été ne connaît
Que l’herbe sèche
Fleurs des marronniers
Soufflées par le vent
Neige de mai
Premiers chahuts dans l’eau
Pantalons mouillés
Le cri des mères
Elle pique-nique, la vieille
Devant la chapelle
Mois de Marie
Lilas qui se fane
Trop vite
Le cœur se serre
Herbe grasse après la pluie
Elle s’étonne la vache
Qu’on la regarde brouter
Trèfle incarnat, bleuets et coquelicots
Ces fleurs venue de rien
Que la tondeuse broiera
Bras tendus
Vers les griottes trempées
La douche sous les branches
Petites billes rouges meurtries
Picorées par les merles
Les griottes du chemin
Fougères et herbes folles
La digitale sur le talus
Pointe son nez rose
Pois de senteur
S’échappant des grillages
Les cueillir en cachette
Pétales de cerisier
Sur les capots de voitures
Plus tard les feuilles mortes
Bouffées de vent frais
L’herbe frissonne
Dans un linceul de pâquerettes
Jacinthes dans les sous-bois
Mai s’annonce
A grands coups de clochettes
Soleil hésitant
Le lézard tergiverse
Sur la pierre du pont