Extraits :
Tu n’as plus les mots
Qui disent ce que tu désires
Ton pas s’est arrêté
Au bord de ce banc
Peinture écaillée
Et résine des temps.
Menaçants nuages
Terre recroquevillée
Attente du gel.
Les bras vannés en décembre
Des peupleraies désarmées.
*
Tu as la douleur
De ne plus savoir écrire
Le mot qui convient.
Que reste-t-il à ton cri
Sang et sueur d’une nuit ?
Vents ébouriffés
Effeuillent toutes les larmes
Des arbres fanés.
Le lieu dès lors ébréché
Porte des couleurs meurtries.
Janvier
Bouleaux écriteaux de givre
Livre blanc sur un chemin
Aux périphéries du monde.
*
Tout tremble
De s’éveiller les mains vides
De ne pas entendre
Chants d’oiseaux beauté des heures.
Non ce n’est pas la blessure
De la neige du jardin
Dans l’ombre du sycomore
Mais un saut de rouge-gorge.
*
La vie balbutie
Cherche les miettes tombées.
Les soirs d’hiver
Quand le ciel disparaît
Derrière un brouillard
Il subsiste à scruter
Ce haut mur blanc
Et la chancelante flammèche
D’une rougeur timide
Dans le trou d’ombre du granit