Extrait 1 :
Avant de passer à la théorie, j’ai une dernière considération à faire valoir, c’est la détérioration matérielle de la Planète qui périclite et décline à vue
d’œil, par impossibilité de supporter une si longue durée de l’état subversif. Le sujet semble un peu scientifique, mais je m’efforcerai de le mettre à portée de tout le monde. C’est une discussion qui intéresse particulièrement les Français et autres nations européennes, chez qui l’on voit la température se vicier rapidement, les excès climatériques devenir habituels et les cultures faire des pertes successives.
Il n’est presque plus possible de cultiver l’oranger en Provence, il a gelé à Nice dans l’hiver de 1820 ; l’olivier perd tous les ans quelques vallées et a
rétrogradé d’environ 4 degrés depuis 50 ans. Le nord éprouve les mêmes dommages ; la vallée de Namur a passé consécutivement 7 ans sans obtenir
de récoltes de vins. Les saisons semblent travesties, ramenant l’hiver à l’époque du printemps et tombant dans des excès continuels sans transitions ménagées.
Bref, il est incontestable que la prolongation de la lymbe sociale cause un progrès rapide dans les vices climatériques, et c’est une des considérations à faire valoir pour démontrer l’urgence de sortir promptement de l’état Civilisé, Barbare, Sauvage, et remédier aux souffrances matérielles de la planète par la même opération qui mettra un terme aux misères humaines.
Extrait 2 :
J’ai dû insister fortement sur la calamité du déboisement, qui est le principal des fléaux superficiels ou cutanés, c’est un résultat inévitable des
cultures civilisées et barbares ; en vain tenterait-on d’y remédier, tant qu’on n’aurait pas détruit la cause, la duplicité ou conflit de l’intérêt collectif avec l’intérêt individuel ; ce vice étant inséparable de l’industrie incohérente, il est absolument inutile de méditer des plans de restauration forestière et climatérique, tant qu’on végétera dans l’ordre incohérent, tant qu’on ne sortira pas de la limbe, civilisée, barbare, patriarcale, sauvage.