Petits pois nouveaux,
grand vert tendre dans la jatte,
le printemps en bouche.
C’est frais sous les pieds.
De grandes fleurs s’ensoleillent
dans les prés tout verts.
J’arrose des plants,
la terre coule un doux chant
dans le crépuscule.
Collants, tout marron
les bourgeons des marronniers,
l’enfance à nos pieds.
Fin d’après-midi,
je marche avec le soleil
glissant dans son nid.
Pétales de neige
sur les doux bourgeons des aulnes,
blanc de l’origine.
Pommier tout en fleurs
sur horizon de ciel bleu,
estampe orientale.
Eau toute ridée,
nénuphars tout refermés,
feutre du silence.
Rives reverdies,
poisson qui happe le ciel.
Le monde s’éveille.
Lumière au galop,
escarbilles de printemps.
L’eau rit dans le vent.
Sur fond de ciel bleu
la frondaison japonaise
tisse des fils verts.
Les grands iris bleus
m’enivrent d’une paix dense
dans l’aube diaphane.