Le sceau d’améthyste

Alternant lettre et récit, Le sceau d’améthyste évoque l’empreinte laissée par un visage. Celui d’un résistant, déporté, disparu… Claude Ansgari rend hommage à son oncle jamais rencontré mais si présent dans la mémoire familiale. En mettant en lumière cette personnalité attachante au destin brisé, l’auteur analyse sa propre histoire. Et sa naissance à l’écriture.


Format : 12×17
Nombre de pages : 80 pages
ISBN : 978-2-84418-098-8

 

Année de parution : 2006

13,00 

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Quimper, premier mai 2002, Place de la Résistance. Un rassemblement se prépare. Les manifestants arrivent par petits groupes. Mon amie m’accompagne. Une autre amie aussi. J’écris. Elles écrivent. Nous retrouvons un couple d’amis qui organisent des ateliers d’écriture. Elle écrit. Il écrit. Ils écrivent.
Ce n’est pas une rencontre littéraire. Chacun est présent pour faire entendre une protestation. Ecrite, parlée, muette. Dans l’urgence d’un péril à écarter. D’une ombre hideuse à repousser. C’est le rassemblement du NON.
La foule grossit. Quelques banderoles. Pas de slogans chantés. L’heure n’est pas à la fête, mais à la montée du péril. La mobilisation est dense, recueillie, grave. Dans l’angoisse et la détermination. NON.
Le défilé, énorme, se déroule. Je n’en aperçois ni le début ni la fin. De mémoire de manifestants sur le pavé de Quimper, on a rarement vu un tel cortège. Je me retourne pour évaluer la foule. Combien sommes-nous ? Dix mille ? Quinze mille personnes ? Le lendemain les journaux annonceront des chiffres inégalés dans toute la France. « à Quimper douze mille personnes ont défilé pour dire NON. »
Le peuple de gauche envahit la rue, se manifeste, alors qu’il a déjà perdu la partie. Voix confisquées par le duel qui va opposer la droite à l’extrême droite. Voix volées.
Il défile pourtant, le peuple de gauche. Pour la dignité. Avec conscience. Pour la mémoire. Devant nous des jeunes gens portent une banderole toute simple. Un morceau de drap blanc, tendu entre deux bâtons. Une inscription est écrite à la main, au feutre noir, encadrée de deux croix gammées : « Souvenez-vous ».
Je me souviens. Je ne risque pas d’oublier.

Poids 101 g
Auteur

Ansgari Claude

Éditeur

Collection La Part Classique